
GEOMETRIES SOUS-CUTANEES (mars 2019)
2 ans après Atalaye, Catherine Watine revient avec un album ambitieux. Son acharnement à chambouler son modus operandi à chaque nouveau projet est à l’origine de cet album aux contrées presque toutes instrumentales et aux entournures électroniques et contemplatives, éloignée de la concision du format pop.
2 ans après Atalaye, Catherine Watine revient avec un album ambitieux. Son acharnement à chambouler son modus operandi à chaque nouveau projet est à l’origine de cet album aux contrées presque toutes instrumentales et aux entournures électroniques et contemplatives, éloigné de la concision du format pop. Les textures s’affranchissent de l’analogisme à la culture, parfois obtus, pour s’ouvrir sur des sillages aussi larges que défricheurs. Côtoyer ainsi l’obsession de la répétition d’une école proche de Reich et les repères incessants qu’ont déboussolé les penseurs allemands des années 70 comme Tangerine Dream, est un plaisir qui se mérite. Néanmoins, les différentes strates déclenchent une forme de séisme intérieur qu’elle ne craint pas d’affronter, s’affranchissant ainsi d’un format bien trop étriqué pour cette faiseuse d’orfèvrerie aux mille nervures séculaires qui bâtit ici un langage singulier et inédit. Catherine Watine nous plonge parfois aux origines des musiques concrètes et acousmatiques tout en mêlant les méandres électroniques des musiques teutonnes des années 70. Cependant la force intrinsèque de cette musique aux couleurs variées est de ne jamais rester figée sur l’instant. Pas une minute ne s’apparente à la précédente sur des titres qui s’étendent parfois sur plus de dix minutes prenant ainsi le temps d’installer des ambiances riches en surprises. Tout commence souvent en douceur pour que se développent des morceaux qui ouvrent ensuite sur des portes surprenantes aux arrangements à tiroirs. Alors, des cordes débutent des ascensions vers un ciel qui s’ouvre indéfiniment au point de vous étourdir la tête, suite logique au manque d’air des très hautes altitudes.
Catherine Watine n’oublie rien au passage, son classicisme assumé, par le biais d’orchestrations racées et originales, mais aussi ses penchants pop à l’instar de cette ligne obsessionnelle qui jaillit soudainement au milieu de son « Jetlag » pourtant foisonnant et asymétrique, au travers d’une fragile délicatesse.
Impossible aussi de passer à côté des réminiscences des premières années, à l’écoute des différents étages électroniques et labyrinthiques. Les accroches granuleuses des boucles rythmiques de « Raining bees » évoquent la meilleure période Bjork, pendant que des chants africains propulsent l’ensemble sur des terres arides. Au milieu de cette aventure sensorielle, se croisent alors des silences suspendus et lointains, d’où reviennent comme l’écho d’une vie urbaine, des sons de cloches ou de trains, des dialogues inintelligibles comme sourdent parfois les murmures des rues. Plus loin, cognent les batteries lourdes de groove et rampe une basse à contretemps. Une fois plongé dans l’univers de cet album, la perte de repère vous amène à ne plus savoir quelle route choisir, car tout fait sens. Si le choix assumé est de tendre vers de la musique essentiellement instrumentale, acoustique ou électronique, certains titres sont habillés de textes poétiques et oniriques, où la réalité se confond avec le plaisir visible de jouer avec les mots et les noms. Elle déclame alors ses paroles avec une voix tellurique qui ajoute une couleur supplémentaire à cette palette pourtant déjà bien riche. En s’éloignant des formats chantés, Catherine Watine s’offre le luxe de n’être qu’elle seule, apportant des références lettrées et romanesques, avec une modernité éloignée des contraintes radiophoniques. Une musique singulière en plusieurs mouvements, à l’image des pièces classiques ou du post-rock canadien qui doit autant à Gabriel Fauré qu’à la mouvance de Bristol, et se réfère autant au rock progressif qu’à la répétition des obsessions électroniques comme une sorte de post-pop pastorale. LS
JETLAG
SHEER POWER
HEARTH WALKING
Teaser 2
Teaser 3
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Crédit photo en-tête : Watine par Nicolas Barrié.