Errances Fractales
Errances Fractales (2021) termine la trilogie commencée avec Géométries sous-cutanées (2019) et Intrications Quantiques (2020).
Comment qualifier cela sinon une aventure expérimentale où j’ai mêlé les notes de mon piano avec des field-recordings de toutes sortes, que ce soit les éléments de la nature dont les pluies que j’adore, les frottements divers, les chantiers, les crissements, les métronomies diverses de la vie.. puis, tout ceci, posé et transformé grâce à mon logiciel LOGIC PRO. Et puis, mon amour des cordes et des percussions diverses, et quelques interventions dont une flûte traversière (merci Yann Cléry), j’ai même osé un vocoder sur la phrase « You can carry the day » !
3 clips vont se décliner, le premier arrive à la mi-octobre sur le titre FLATS AND SHARPS, ce seront ensuite les titre LESS IS MORE et TIMELESS WANDERING.
Ils en parlent…
Avec ce nouvel album Catherine Watine donne l’impression d’une échappée absolue. Sa musique, déjà largement libérée de toute pesanteur terrestre, semble s’éloigner encore davantage d’une orbite identifiée. Et flotte désormais dans un espace sans limite, sans la moindre contrainte, totalement cosmique. Si l’on osait, on dirait que Watine compose à présent la musique de l’ère spatiale. Une musique de l’immensité, aux lignes de fuite bouleversantes et dont la dimension sui generis confère maintenant à Watine le statut de compositrice totale et singulière. Une compositrice traversée par sa musique, qu’elle retient dans un mouvement intérieur sidérant. A la fois apaisé et grondant. C’est un monde que Watine érige, en plongeant l’auditeur dans un état d’attention proche de l’hypnose. Impossible de ne pas tomber littéralement dans cette musique, comme on tomberait dans le vide, pris de vertiges, emporté dans les plis et replis de morceaux à la profondeur presque intimidante. Les coutures qui lient le savoir classique qu’elle porte si précieusement et les éléments d’une modernité, le fruit de son parcours électro et pop, disparaissent pour ne laisser voir et entendre qu’une somptueuse musique contemporaine. Ultra-sensible et étrange, concrète et mélodique, moderne et parfaitement intemporelle. Il y a un son Watine. Une façon de composition qui n’appartient qu’à elle. Un imaginaire sonore pétri d’un vécu, d’un ressenti hors du commun. « Errances Fractales » se pose comme le dernier étage d’un monument musical sans équivalent et qui impose Catherine Watine comme l’une des compositrices actuelles les plus essentielles.
Yan Kouton – écrivain
Les titres de Catherine Watine agissent en trompe l’œil. Ils suggèrent à l’auditeur que ce qu’on va entendre pose à l’abstraction alors que cette musique est concrète et physique sur chaque note. Cet album est résolument organique, faits de craquements et d’engelures, de sons capturés à l’ombre d’une bougie, de vies qui vacillent, s’inclinent et se redressent. L’observation est si fine que Watine réussit souvent à saisir l’infiniment petit et à projeter son appareil musical dans le domaine inviolé du mystère, là où l’électricité côtoie le pouvoir spirite, là où les lois de la nature rencontrent les forces obscures. Les spectres et les regrets soufflent un vent léger et donnent naissance à des aubes radieuses. Le piano est encore plus économe de ses mouvements. Le cycle des jours l’emporte sur l’inquiétude tandis que l’âme se dévoile, en vrac mais décidée à aller de l’avant.
Benjamin Berton – écrivain
Comme un frisson primitif venu du fond des âges, du cœur de la terre et des pierres, la pulsation émanant de la musique extraordinairement singulière de Catherine Watine, se fraie un chemin jusqu’au plus profond de nos âmes…, et en passant, caresse nos chairs, fait vibrer nos os et irrigue nos artères. Cérébrale et sensorielle tout autant, l’expérience nous fait résonner tout entiers, durant quelques moments de grâce absolue au diapason des mystères insondables de l’univers : une danse à la lisière des quasars, un vol en compagnie des atomes versatiles, un voyage dans la cinquième dimension, et les suivantes…
David Guérin – journaliste
C’est un battement de cœur qui vient donner la mesure, l’écho d’ondulations rêveuses s’échappant d’une suite logique orchestrée en trois mouvements. Catherine Watine poursuit ici son cheminement, s’appuyant sur la trame inspiratrice de son piano enchanteur. Il en ressort une langueur qui s’étire le long d’un florilège d’effets affublés de profondeurs affectives. Une fois encore, la sensation de charme mélancolique transparait dans l’emprunt de sons venus se frotter contre le souffle d’arrangements baroques bien qu’également (et élégamment) expérimentaux. On s’imagine alors le ruissellement d’une pluie d’automne, des résonances qui frisent à l’obsession sensorielle… Ambient ou néo-classique, qu’importe l’appellation, cette musique palpite et nous bouleverse avec ses petites touches délicates, comme une caresse sous la grisaille. La compositrice complète son aventure discographique à la lueur pâle d’enchainements d’une cohérence remarquable, une série de nouvelles respirations intimement suggérées. Derrière l’étrangeté des lignes noctambules et des songes, les craquements intérieurs n’ont jamais été aussi vibrants, infiniment vivants.
Ivlo Dark – Addict Culture
Jouer c’est vivre. Catherine Watine ne triche pas avec sa musique : si les intentions sont délicates, l’artiste procède par tensions. L’instinct est là, primordial, c’est un son, un bruit, une mélodie, une structure ou une forme. Watine associe ce premier élément avec d’autres, combine et heurte, superpose et frotte, pour entendre, pour donner à voir par ses morceaux. On ne sait si ce sont les cordes qui se sont posées sur le piano ou bien si les bruitages furent la source première, car l’ensemble des éléments manipulés a été agencé et se soutient au présent renouvelé dans ce qui forme un dialogue des Choses. Les parasitages forment un socle, un soc qui trace autant qu’il exfolie une manière d’être au monde, angoissante et belle à la fois. De cette construction par assemblages et retranchements, elle crée non pas une symphonie mais un devisement du monde. Le Minuscule (au sens de Pierre Michon) garde place dans le Magistral.
Et tout tient. Toujours.
Le temps – il modèle insensiblement nos impressions quotidiennes – bat régulièrement la mesure de ces compositions. Le rythme figure l’attente, le doute, l’offrande aussi. Jouant entre fugacité et éternité (nos vies), le rythme de ces pièces est un témoignage des errances de l’esprit. Rêver, philosophiquement parlant. Dans ce vaste monde de la fenêtre ouverte sur soi et les autres, la musique de Watine n’a pas de nom, pas de genres, pas de cases : ambient, néo-classique, minimal-symphonic, cinématographique, psychédélique ou hypnagogique… Elle va et vient, caresse et enveloppe, un cocon impalpable et néanmoins présent. Cette musique observe le mystère révélé.
Sylvaïn Nicolino – Obsküre Digital Media
Texte de Guillaume Mazel qui accompagne ses dessins dans le livret :
Curieusement, il m’a toujours été plus facile de créer des mots sur Watine, que de tisser des traits, sans doute parce que les émotions ont un nom, une définition, mais n’ont pas un trait précis. Quand pour ce final de trilogie (que j’ai suivie comme une étoile de Bethléem), Catherine m’a envoyé ses créations, sa fin de cycle, et m’a proposé de dessiner plutôt que d’écrire, j’ai eu d’abord un vertige, comme une crainte sourde de n’avoir la calligraphie du frisson, l’idéographie, mais je ne sais lui dire non, tant son œuvre est au-delà, par-delà, des mondes (ou peut être monde ?). J’ai trouvé des frissons, des larmes, tout ce qu’elle m’habitue à dénicher pour des paragraphes, mais je n’avais pas l’esquisse, je n’avais pas l’image. Alors je me suis enfermé, après avoir étudié rapidement ce qu’étaient les fractales, je me suis cloîtré, juste la lumière de l’ordinateur qui diffusait sa musique, et j’ai laissé parler la peau, j’ai laissé ma petite biologie d’humain prendre d’assaut le papier, et sont apparues les transparences dans l’ampleur de ses sons, les nervures dans les recoins de ses mélodies, les architectures et les mécanismes dans le travail intime de chaque thème. Et puis tout s’est tracé, farouchement fin, dentelle d’émotions, dans les lunes et soleils de chaque touche de piano, je l’ai su contraste, nature et manufacture, algorithme et folie, eau salée, eau sucrée. Watine est ligne droite autant que poésie, parce qu’elle-même est contraste, voilà le pourquoi de ces dessins, l’osmose des ennemis, l’amalgame des adversaires, la frontière exquise entre Yin et yang, la sonorité de l’univers entre tout et rien, la vie, même. Voici la raison d’être de ces dessins, légers et lourds, métal et sève, parce qu’ainsi est la musique de Watine et de ses errances fractales, elle est globale, universelle, totale.
Guillaume Mazel
Clip INNER REFLEXIONS
Clip FLATS AND SHARPS
Teaser de l’album
Artwork Digipack
Artwork Vinyle
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